François Fillon, a tenté ce mercredi d'éteindre l'incendie qu'il avait lui-même allumé en suggérant lundi, sur Europe 1, aux grandes religions de revenir sur les «traditions ancestrales» d'abattage rituel des animaux, qui ne correspondent plus aujourd'hui «à grand-chose». Le grand rabbin de France Gilles Bernheim et Joël Mergui, président du consistoire central ont été reçus ce mercredi à Matignon.
Au terme d'un entretien d'une heure, Joël Mergui a déclaré à la presse : «Sur ces propos, l'incident est clos.» «Sur la vigilance, les suites qui vont être données, c'est un travail de fond, a-t-il poursuivi. Pour l'instant nous sommes en état d'alerte, il faut qu'on continue à travailler à avoir des garanties, que nous avons entendues du Premier ministre.»
Si François Fillon a apporté les «garanties» que l'abattage rituel pourrait «continuer à se faire sans qu'il soit mis en péril», le président du Consistoire a abordé la question de la traçabilité prônée par Nicolas Sarkozy, qui a précisé mardi soir sur France 2, que l'étiquetage se ferait «sur la base du volontariat». «Il faut qu'on travaille sur l'information du consommateur», mais en évitant «les risques de stigmatisation» et «les risques de répercussion sur nos modèles d'abattage rituel en Europe», a-t-il relevé.
Le Premier ministre «s'est défendu d'avoir voulu viser la religion et la communauté juives. Là-dessus, il a été très clair. Il subsiste des poches de divergence dans la compréhension que l'on peut avoir de tel ou tel mot qui ont été employés», a ajouté Gilles Bernheim. «Nous avons le sentiment d'avoir été compris, ce qui ne veut pas dire que des inquiétudes ne subsistent pas et nous savons que nous devons rester vigilants», a résumé le grand rabbin.
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