Le gouvernement vient d’annoncer plusieurs mesures afin de « sauver » l’usine Alstom de Belfort. L’Etat va acheter 15 TGV destinés à la ligne Intercités Bordeaux-Marseille pour maintenir l’activité de l’usine, menacée par un projet de transfert de la production de locomotives de Belfort vers Reichshoffen (Bas-Rhin). Ce sauvetage de dernière minute suscite de nombreuses réactions de la part des responsables politiques. « Bricolage industriel », « rafistolage », « bidouillage »… Elus de droite comme de gauche sont très critiques. Ce qui n'a pas tardé à faire réagir le Premier ministre.
L’attaque la plus virulente est venue, sur France Inter, du candidat à la primaire de gauche Benoît Hamon. « La chance des salariés d’ Alstom, c’est la présidentielle. Si nous n’étions pas à six mois de l’élection présidentielle, nous n’aurions pas ce plan […]. C’est une manière aujourd’hui de maintenir l’emploi. On a conscience du bricolage industriel de cette solution. Je regrette aujourd’hui qu’on en soit arrivé là. […] Au bout du compte, je pense que l’Etat se ridiculise parce qu’il n’a pas joué son rôle auparavant, parce qu’on a manifesté une sorte d’impuissance volontaire ».
Marine Le Pen, a quant à elle dénoncé des « bidouillages du gouvernement ». Le président du Sénat, Gérard Larcher, a également taclé les mesures du gouvernement sur RTL. « C’est une opération de rafistolage préélectorale. Pour François Fillon, « c’est le sapeur Camember », « Un cautère sur une jambe de bois »a déclaré Christian Estrosi
Face à cette déferlante de critique, Manuel Valls a réfuté ce mardi à l’Assemblée nationale tout « bidouillage », défendant la « stratégie » du gouvernement. « Il est assez étonnant de mettre en cause le gouvernement, il y a quelques jours parce que celui-ci ne prendrait pas ses responsabilités, ne jouerait pas son rôle d’Etat actionnaire ou (avec) les entreprises d’Etat comme la SNCF et la RATP », a déclaré le Premier ministre.
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