Dans un entretien avec des lecteurs du Parisien, Jean-Marc Ayrault évoque les 35 heures. A la question «si demain, on revenait aux 39 heures payées 39, des gens seraient peut-être ravis?», le Premier ministre répond: «Développez ce point de vue, mais vous verrez qu'il fera débat. Mais, pourquoi pas? Il n'y a pas de sujet tabou. Je ne suis pas dogmatique».
«Pourquoi pas» et «pas de sujet tabou»: Ces quelques mots allument l'incendie…jusqu'à faire oublier le reste de l'interview. Jean-Marc Ayrault répond en effet par la négative à la question «reviendrez vous sur les 35 heures si besoin est ?» par ces mots: «Elles ont déjà été beaucoup assouplies». Le Premier ministre concède toutefois que si la loi «a produit des effets positifs» et «n'a pas causé de problèmes aux grandes entreprises parce qu'elles ont su se réorganiser», «elle a causé plus de difficultés aux petites entreprises».
Les personnalités politiques se précipitent sur la déclaration de Jean-Marc Ayrault, en l'interprétant à leur guise. «Si le gouvernement propose d'assouplir largement les 35 heures comme nous le proposons, il doit savoir qu'il me trouvera à ses cotés au nom de l'intérêt du pays», dit ainsi Jean-François Copé sur Canal +. Jean-François Chérèque assure que «si le gouvernement touche aux 35 heures, il aura la CFDT en travers de sa route».
Devant le flot de réactions s’écoulant par la brèche qu’il a ouverte, Jean-Marc Ayrault réagit, au téléphone, sur France Info. «Ce n’est pas le point de vue du gouvernement», affirme-t-il, assurant qu’«il n’est pas question de revenir sur les 35 heures, parce que ce n’est pas la cause de nos difficultés économiques».
|