Une semaine après la mort de 84 personnes sur la Promenade des Anglais, Bernard Cazeneuve tente de reprendre la main en pleine polémique. Jamais depuis qu'il est arrivé place Beauvau en avril 2014, l'ancien député de la Manche ne s'est retrouvé sous une telle pluie de critiques. Christian Estrosi et Eric Ciotti en tête lui réclament des comptes. Il y a aussi les attaques virulentes, du Front national. "La démission de Bernard Cazeneuve apparaît désormais inévitable. C'est une question tout à la fois d'honneur politique et de transparence démocratique", estime le parti d'extrême droite dans un communiqué publié ce jeudi.
L'intéressé a déjà répondu à cette demande formulée par Marine Le Pen deux jours après les attentats. "Dans n'importe quel pays du monde, Cazeneuve aurait démissionné", avait-t-elle assuré. "Je ne démissionnerai pas, justement parce que c'est le Front national qui le réclame et qu'il n'a voté aucun texte contre le terrorisme", avait répondu le ministre sur RTL. "On ne déserte pas le combat contre le terrorisme et pour la République, on le mène jusqu’au bout. On n’abandonne pas ses troupes", a-t-il ajouté dans une interview au Monde le 20 juillet. Le ministre de l'Intérieur s'est résolu jeudi 21 juillet à demander à l'IGPN, la police des polices, "une évaluation technique du dispositif de sécurité et d'ordre public tel qu'il a été conçu puis mis en oeuvre à Nice" le soir de l'attentat du 14 juillet.
Alors que Christian Estrosi, ex-maire de la ville et actuel président de la région PACA, pointe du doigt l'État, qui n'aurait pas placé suffisamment de forces de police, son ex-premier adjoint, Benoît Kandel, n'a pas hésité à le renvoyer à ses responsabilités. "Pour l'Euro 2016, ils avaient été positionnés pour faire des chicanes. Cette disposition n'a pas été reproduite le 14 juillet" avait déclaré Christian Estrosi. Sauf que cette déclaration tonitruante a vite été remise en cause par Benoît Kandel qui explique que cette mission relève de la police municipale, donc de la responsabilité de la mairie. De plus, il affirme avoir lui-même supervisé l'achat du camion en 2009 permettant la mise en place des plots en béton.
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