Alors que 84% des Français s’opposent à la chasse à courre, la sénatrice Laurence Rossignol a déposé, le 22 novembre, une proposition de loi visant à interdire cette pratique. L’ancienne ministre de François Hollande souligne la « grande brutalité de cette pratique » estimant que la chasse à courre « n'est qu'un jeu barbare pratiqué par quelques initiés. » Un constat partagé par le porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, Christophe Marie : « La chasse à courre est une pratique de quelques-uns, qui est un pur loisir avec aucune vocation de régulation des populations comme peut le faire la chasse traditionnelle ».
Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a dénoncé « une pratique d’une autre époque » tandis que l’ancienne présidente du Medef, Laurence Parisot, s’était publiquement prononcée pour l’interdiction de la chasse à courre.
Le nombre de personnes pratiquant la chasse à courre, augmente avec 10 000 licenciés supplémentaire par rapport à 2008. Pour autant, ce chiffre serait trompeur selon Laurence Rossignol, puisque les pays limitrophes ont interdit la chasse à courre, de nombreux veneurs étrangers viendraient chasser en France. Une position partagée par le porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, Christophe Marie : « Une nouvelle catégorie d’équipage étranger vient chasser en France. Il ne s’agit en aucun cas d’un nouvel engouement des Français pour cette pratique. La France doit arrêter de récupérer toutes les traditions cruelles abolies ailleurs ». Néanmoins, pour François Patriat, il y aurait un véritable engouement sur la chasse à courre. « Il suffit de se rendre à une chasse à courre pour voir que beaucoup de monde accompagne cette chasse, à pied ou à vélo par exemple. »
Emmanuel Macron a déclaré vouloir rouvrir les chasses présidentielles, fermées en 2010 par Nicolas Sarkozy. Quelques journées dans l'année, une trentaine de personnalités invitées en raison de leur influence, des politiques, des hauts-fonctionnaires, des dignitaires étrangers ainsi que des grands patrons, se retrouvaient pendant un week-end pour aller chasser l'oiseau ou le sanglier dans les domaines présidentiels de Rambouillet, Marly ou Chambord. Sur ce point François Patriat appelle de ses voeux la réouverture de ces chasses. « Une journée de chasse à Chambord, c’est un formidable outil diplomatique, ça participe véritablement au rayonnement de la France auprès de chefs d’entreprise ou de dirigeants étrangers. »
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