Gérard Collomb a défendu lundi 16 avril devant l'Assemblée nationale le controversé projet de loi sur l'immigration et l'asile. Le ministre de l'Intérieur a plaidé dans la soirée l'« urgence » à agir, mettant aussi en avant la nécessité de « regarder en face » la société pour la « faire aller de l'avant ». La loi a « trois objectifs majeurs : une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif, une intégration réussie », a déclaré le ministre à l'ouverture des débats en première lecture sur le projet de loi controversé « pour une immigration maîtrisée et un droit d'asile effectif ».
Devant l'hémicycle, il a évoqué la « crise migratoire » en Europe qui a « fait basculer un grand nombre des pays de notre continent dans un populisme agressif et xénophobe ». Soulignant la saturation des hébergements d'urgence en France, il a lancé aux députés que « quelle que soit la sensibilité des uns et des autres », « on ne saurait continuer très longtemps dans cette voie qui est à la fois indigne des traditions d'accueil de la France, et de plus en plus difficile à vivre pour un certain nombre de nos concitoyens ». « Il y a donc urgence à réagir face à une situation qui se dégrade d'année en année », a-t-il plaidé.
Collomb a notamment estimé que « raccourcir les délais d'instruction du droit d'asile » permettrait « à la fois de gagner en efficacité » mais aussi « en humanité », l'incapacité à « trancher dans des délais raisonnables » créant des « situations inextricables ». Il a aussi défendu les mesures « permettant de rendre effectives » les obligations de quitter le territoire français, notant qu'en 2017, 85 000 obligations ont été prononcées, « mais seulement 15 000 éloignements » réalisés, situation qui n'est « bonne pour personne ».
Sur le placement des familles avec enfants en rétention, qui fait débat y compris au sein de la majorité, il s'est déclaré « sensible » et déterminé à ce que la durée de rétention soit la moins longue possible, « sans pourtant qu'on puisse fixer de date butoir ». « Demain la France accueillera, dans les conditions que je viens de préciser, parce que c'est son honneur, parce qu'en agissant ainsi, elle sera dans la fidélité de sa tradition humaniste », a-t-il affirmé.
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