Pour le débat d'entre-deux tours de la primaire de la droite et du centre, Alain Juppé et François Fillon ont calmé le jeu après les attaques du début de semaines. La tension étaient montée trop haut. Ils ont pu débattre du fond pendant les deux heures d'un débat parfois monotone.
Chacun a été le premier ministre de l'autre. Et ces deux là sont en réalité d'accord sur beaucoup de choses, principalement sur les réformes économiques et sociales à mener. François Fillon va plus loin. « C'est vrai que mon projet est plus radical, peut-être plus difficile » dit Fillon. Juppé lui vante ses « réformes profondes, sérieuses, crédibles et sans brutalité ». Mais pour l'électeur, pas simple de choisir sur ce plan en écoutant la première partie du débat. D'autant que les tunnels de chiffres, par moment, n'ont certainement pas aidé à capter son attention… Pour les deux, c'est retraite à 65 ans, suppression de l'ISF et des 35 heures, faciliter les conditions du licenciement.
François Fillon et Alain Juppé ont cependant pu croiser le fer plusieurs fois durant l'émission. Il faut bien des points de désaccord. Le modèle social français en a été l'occasion. Pour François Fillon, il « n'existe plus aujourd'hui » à cause de ses échecs. « On n'est pas en 1945, on est dans un monde ouvert, on a besoin de changer en profondeur ce modèle ». Et de dénoncer au passage « la pensée unique », comme l'aurait fait… Nicolas Sarkozy. Il lui apportera sa voix dimanche. A l'inverse, Alain Juppé se veut rassurant : « On ne va pas renoncer à nos régimes de retraites, l'assurance chômage », « il faut conforter (le modèle social), et non pas le casser ».
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