Dominique de Villepin s'est heurté mardi à un nouvel acte de défiance de la majorité des députés UMP, opposés à son projet de loi ouvrant la voie à la fusion GDF/Suez.
Venu expliquer le bien fondé de cette opération devant le groupe UMP à l'Assemblée, le Premier ministre a plaidé en vain devant quelque 180 députés. S'il a insisté sur son souci de maintenir "l'unité" de la majorité et d'aborder cette fusion, politiquement sensible, dans "la sérénité", et selon certains participants, il n'est pas parvenu à les convaincre.
En outre, ils n'ont guère apprécié que M. de Villepin affirme vendredi sa "détermination" à mener à bien cette fusion et annonce un projet de loi rapide, quelques jours seulement avant un débat sur "l'approvisionnement énergétique de la France". Après le CPE, l'affaire Clearstream et l'amnistie de Guy Drut, les députés redoutent de faire les frais électoraux en 2007 de toute initiative du gouvernement qui mécontenterait l'opinion publique.
"Ce n'est ni le moment, ni l'heure. Un gouvernement qui n'est pas dans une santé florissante ne peut pas se permettre de passer ce type de réforme, à la sauvette pendant l'été", a expliqué le député sarkozyste Dominique Paillé. Selon lui, "deux tiers" des députés du groupe sont opposés à cette opération.
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