"Contrairement à ce que dit l'idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas" a déclaré le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant. Cette phrase, prononcée le 4 février lors d'un colloque de l'association étudiante de droite Uni à l'Assemblée nationale, ne devait pas être rendue publique. Mais le site internet de l'école de journalisme de Paris l'a rapportée, enflammant la classe politique.
Loin de se rétracter, le ministre a assumé ses propos sur RTL, le lendemain. "Je ne regrette pas cette phrase, mais je regrette que certains à gauche continuent à extraire des petites phrases de leur contexte et enlèvent ainsi la dignité du débat démocratique", a-t-il insisté.
Ces propos surviennent alors qu'une enquête Ifop pour Le Journal du dimanche montre que l'absence de Marine Le Pen, présidente du Front national, mettrait François Hollande et le président sortant à égalité d'intentions de vote (33 %) au premier tour. La candidate d'extrême droite, créditée de 15 à 20 % d'intentions de vote pour le premier tour, affirme qu'elle peine à collecter les 500 parrainages nécessaires à sa candidature.
Harlem Désir, numéro deux du Parti socialiste, accuse Claude Guéant de s'ériger en "rabatteur de voix FN" au service d'"une majorité en perdition électorale et morale".
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