Marine Le Pen et Gérald Darmanin ont débattu jeudi soir, parfois de façon technique, sur le plateau de « Vous avez la parole » sur France 2. Pour la présidente du Rassemblement national, visiblement un peu stressée mais soucieuse d'adopter un ton solennel éloigné de celui qu'elle avait lors du débat d'entre-deux-tours face à Emmanuel Macron, il s'agissait de démontrer que la loi sur le séparatisme est un « texte de police administrative ». « Vous ne luttez pas contre l'idéologie islamiste », a-t-elle accusé le ministre de l'Intérieur, présentant son propre contre-projet qui vise à l'interdire. « Est-ce que vous voterez ce texte? », a immédiatement tenté de la piéger Gérald Darmanin tout en la ramenant systématiquement à son « simple » statut de députée.
« Ça dépendra de ce qui se passera ce soir », a-t-elle répondu prudemment, en référence au débat sur l'article 21 qui vise à encadrer davantage l'enseignement à domicile. « Il y a des articles qui vont dans le bon sens. Il faut être objectif », a concédé Marine Le Pen, conformément à sa stratégie de présidentialisation. Jouant à front renversé, la présidente du RN a assuré que l'islamisme ne représentait « pas un problème avec l'islam » mais que « c'est une idéologie ». Avec l'idée de démontrer que le gouvernement s'en prend à toutes les religions, à défaut de s'attaquer aux islamistes.
« Je ne vous trouve pas assez dure », lui a répondu, faussement surpris, le locataire de Beauvau. « Je trouve Marine Le Pen un peu branlante, un peu molle », a-t-il même ironisé, dans une stratégie claire de ne pas se faire accuser de laxisme.
Le chef des Insoumis et candidat à la présidentielle de 2022 était invité de l'émission de Cyril Hanouna ce jeudi soir. Jean-Luc Mélenchon, s'est écharpé avec la chroniqueuse Laurence Sailliet (ex-LR) sur le plateau de l'émission Balance ton Post ce jeudi soir. Alors qu'il est interrogé au sujet du projet de loi "séparatisme", le chef de file de la France insoumise soutient que pour lui, "le vrai séparatisme" qui sévit en France est "celui des riches". "Lorsqu'ils créent leurs quartiers, lorsqu'ils restent entre eux, lorsque vous avez des villes où il n'y a que 2% des logements sociaux contre la loi", développe le député des Bouches-du-Rhône, avant d'accuser la chroniqueuse Laurence Sailliet d'être "banalement réactionnaire" et de "ne pas aimer l'unité de la France". Ce à quoi Laurence Sailliet lui rétorque, sur le plateau de Cyril Hanouna: "Vous n'aimez pas les femmes". "Ça ne vous dérange pas que les femmes soient voilées, que les femmes portent des burkinis".
Alors que l'ancienne porte-parole des Républicains poursuit et lui reproche une nouvelle fois de ne pas défendre l'"égalité entre les hommes et les femmes", Jean-Luc Mélenchon lui lance alors: "Regardez comme vous êtes méchante et agressive, regardez votre vilain visage crispé contre moi", avant de poursuivre: "mais de quoi vous parlez, ma pauvre? (...) Ce sont des accusation gratuites".
|