C'était le dernier débat de la primaire socialiste. Martine Aubry s'est montrée très pugnace. François Hollande ne s'est pas laissé déborder. Dès le début, le ton est ferme. Chacun parle « d'amitié » envers l'autre. Mais aucun ne prendrait son concurrent comme premier ministre… Très vite, Martine Aubry porte l'estocade. Elle ressort son attaque sur « la gauche molle ». Comprendre le député de Corrèze. « Je l'ai dit et je le redit. Face à une droite dure, il faut une gauche qui ne soit pas molle, une gauche forte ».
Hollande lui répond: « Je ne sais pas ce que c'est la gauche dure. Je n'ai pas envie d'une gauche dure, très franchement. (…) Il faut une gauche qui soit solide. (…) Il faut une gauche sincère, crédible. Si elle ne fait que des promesses qui ne peuvent pas être tenues, cela ressemblera au quinquennat de Nicolas Sarkozy dans 5 ans ».
Aubry enchaîne : « Ce qui est gênant, c'est le flou ». Exemples : la règle d'or et le non-cumul des mandats. « Tu le sais François, tu n'étais pas d'accord, j'ai perdu des soutiens ». Les deux candidats ferraillent. Hollande explique qu'il veut un retour à l'équilibre des finances publiques. « C'était un moment où il fallait donner l'impression qu'il fallait être plus sérieux que sérieux », lance Aubry à Hollande, qui affirme qu'il avait demandé cet été que la règle d'or soit inscrite dans la Constitution. Hollande sort de ses gonds : « Jamais ! » Aubry est surprise, accroche sur les mots…
Dans ce débat entre les deux socialistes, il a aussi été question de Ségolène Royal d’abord, qui a annoncé son soutien à son ex-compagnon quelques heures plus tôt. « C’est Ségolène, elle rebondit immédiatement », minimise Aubry. « J’entends les propositions qu’elle a pu faire. J’entends ces responsabilités là. Et elle en aura », lance Hollande, qui n’est pas très précis sur sa « prise en compte » des licenciements boursiers. Royal veut les interdire. Puis Arnaud Montebourg. Fort de ses 17%, il a envoyé une lettre aux deux « impétrants ». Il conditionne son soutien à la reprise de ses propositions. Aubry comme Hollande sont favorables à l’entrée de l’Etat au conseil d’administration des banques s’il investit dans leur capital.
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