François Hollande veut sauver le site de Belfort. Le chef de l’Etat tente de reprendre la main après qu’Alstom a annoncé mercredi l’arrêt de la production de trains sur le site d’ici 2018. La décision du groupe industriel, arguant d’une pénurie de commandes, mettrait en péril l’avenir de 400 salariés. Un plan social impensable pour le presque-candidat Hollande, qui a sonné le tocsin lundi matin, lors d’une réunion interministérielle de crise sur le sujet.
« Nous avons appris il y a quelques jours les intentions de déménagement de l’entreprise. Le président a décidé de se saisir directement du dossier car cette décision n’était pas acceptable », indique l’entourage du chef de l’Etat. Le sujet aurait pourtant été évoqué au conseil d’administration de l’entreprise… dans lequel siège un représentant de l’État depuis février dernier. Qu’importe, le président de la République a fixé un objectif à ses ministres : « celui de faire en sorte qu’à Belfort les activités ferroviaires d’Alstom soient maintenues », a déclaré Michel Sapin sur le perron de l’Elysée.
L’opposition n’a pas tardé à dénoncer le réveil tardif de l’exécutif. « L’État se réveille bien tardivement parce qu’en fait, cela fait des années que ça dérive »,a lancé Nathalie Kosciusko-Morizet ce lundi sur RTL, dénonçant les « errements » de l’Etat et la responsabilité d’Emmanuel Macron. « Alstom est la preuve qu’il n’y a pas de politique industrielle à la tête de l’Etat », a surenchéri Bruno Le Maire, également candidat à la primaire de droite.
« Inacceptable » aussi pour la gauche, et Arnaud Montebourg. Son directeur de campagne, François Kalfon dénonce le « laisser-faire » du gouvernement. « On peut toujours dire qu’on n’était pas au courant et se refiler la patate chaude. C’est une fable », dénonce-t-il. « Le boulot de l’Etat est de maîtriser la commande publique. J’espère que pour une fois, les salariés pourront bénéficier de la campagne présidentielle. Si au bout, ils perdent leur travail, c’est un savoir-faire qui tombera et qui ne sera pas remplacé. Cela signerait un nouveau Florange pour le chef de l’Etat ».
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