François Hollande a profité, mercredi 22 octobre, de la remise des insignes de grand-croix de l'ordre du Mérite à Manuel Valls — comme il est d'usage depuis 1974 quand le chef du gouvernement exerce ses fonctions depuis six mois — pour multiplier les sous-entendus politiques.
« Vous aimez citer de grands républicains, vous vous inscrivez dans cette tradition (...) Une des figures qui vous sert de référence, c'est celle de Clemenceau. C'est un personnage controversé, y compris au sein de la gauche française. C'est sans doute pour cela que vous l'utilisez. »
Puis, celui qui a été connu comme un homme de « synthèse » lorsqu'il dirigeait le PS a continué : « Car vous aimez la controverse, à condition qu'elle soit un facteur de débat, de contradiction et en même temps de synthèse. Car il faut aussi qu'il y ait des hommes de synthèse dans la République. C'est très important. »
Il est ensuite revenu sur l'exemple de Georges Clemenceau, ministre de l'intérieur, président du Conseil, mais qui ne fut jamais président de la République. « Je connais bien son parcours, parcours très long, ce qui vous laisse grand espoir. [Clemenceau] n'est pas devenu président de la République, mais on peut aussi réussir son existence sans être président de la République », a-t-il dit, cette fois-ci dans une allusion visant peut-être également Laurent Fabius.
Dans son livre Merci pour ce moment, Valérie Trierweiler, ex-compagne du chef de l'Etat, lui prête ce propos au sujet du chef de la diplomatie française : « C'est terrible pour lui, il a raté sa vie (...) parce qu'il n'est jamais devenu président. »
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