François Hollande est arrivé lundi matin en Irak, en pleine offensive contre le groupe État islamique (EI). Le président français a appelé à lutter contre l’EI sur le front irakien afin de "prévenir des actes terroristes en France". Quelques heures après son arrivée à Bagdad, au moins 32 personnes ont péri et 61 ont été blessées dans un attentat suicide à la voiture piégée commis dans un quartier à majorité chiite de la capitale irakienne.Les extrémistes sunnites de l’EI visent régulièrement dans la capitale les musulmans chiites qu’ils considèrent comme des « hérétiques ».
La lutte contre les djihadistes est au cœur de la visite en Irak du président français, à ce jour le seul dirigeant majeur de la coalition internationale anti-EI à s’être rendu dans ce pays depuis le lancement de cette coalition il y a deux ans et demi.Il l’effectue cinq mois avant la fin de son mandat, au cours duquel il a enchaîné les interventions militaires à un rythme plus effréné qu’aucun autre président français avant lui. Ces dernières font partie des rares actions de son quinquennat à avoir été relativement épargnées par les critiques.
« Agir contre le terrorisme ici en Irak, c’est aussi prévenir des actes terroristes sur notre propre sol », a martelé M. Hollande devant des instructeurs militaires français qui forment les troupes d’élite du contre-terrorisme (CTS) irakien engagées dans la lutte contre l’EI. Si l’Irak, le pays où s’est développé l’EI, est régulièrement frappé par des attentats jihadistes contre des civils, la France a également été touchée, notamment à Paris et à Nice.
La France est le deuxième contributeur de la coalition internationale agissant contre l’EI, derrière les Etats-Unis et devant la Grande-Bretagne ou l’Australie. Elle a effectué plus de 1 000 frappes et détruit environ 1 700 objectifs de l’EI en Irak et en Syrie depuis son engagement en septembre 2014. La bataille de Mossoul pourrait s’achever « au printemps, en tout cas avant l’été », a estimé M. Hollande. Le Premier ministre irakien avait, lui, jugé la semaine dernière que « trois mois » étaient encore nécessaires pour « éliminer l’EI ».
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