François Hollande ne veut pas fonder sa campagne d’entre-deux tours sur la pêche aux électeurs frontistes. Marquant sa différence avec Nicolas Sarkozy il déclare: «Je m’adresse à tous les Français sans regarder ce qu’ils ont pu voter. Comment pourrais-je le savoir, ça ne s'écrit pas sur les visages. Il n’y a pas des votes d’apparences, il y a des votes de souffrance», explique-t-il en descendant du TER qui le mène à Laon, dans l’Aisne. Une terre qui l’a placé en tête mais où le vote FN dépasse allègrement les 20%.
A Hirson, petite commune de 9.000 habitants où il tient meeting, il s’adresse à ceux qui ont exprimé un vote de «colère» via le bulletin Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon. «Colère» de ces territoires «abandonnés» pour l'Etat. «Colère contre la mondialisation sans règle, contre la finance qui voudrait dominer, par rapport à des promesses qui n’ont pas été tenues".
Renégociation du traité européen, justice fiscale, pacte éducatif… Il veut répondre à ces «angoisses», «rassembler» pour construire cette «victoire» qu’il «sent» et«espère» en tenant «un langage d’espoir car rien ne serait pire que céder à la haine de l’autre». Mais aussi en allant chercher Nicolas Sarkozy sur son terrain.
«L’immigration serait le sujet de l’élection? Il faut la maîtriser. Mais c’est le chômage le sujet de l’élection», lâche-t-il. Et d’attaquer: «Mon rôle ce n’est pas de diviser les Français, c’est de les rassembler dans la justice. On ne fait pas la différence entre le vrai et faux travail. Ici, on travaille, on n’est pas joyeux. Le rôle d’un Président, c’est de défendre le travail, le travail pour tous, valorisé, rémunéré, récompensé».
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