Comme chaque année depuis 2013, François Hollande inaugurera la 53e édition de l'événement. Il descendra à peine de son avion provenant de Polynésie et d'Améique du sud. Mais l'accueil que réservera les agriculteurs à au président de la Réoublique, le 27 février, sera sans doute moins chaleureux que celui de Wallis-et-Futuna.
François Hollande effectuera sa visite dans un contexte politique et social sensible. Il débutera sa visite du Salon de l'agriculture par le stand le plus critique vis-à-vis du chef de l'État : celui des éleveurs. Le Président suivra un protocole bien précis alors que le gouvernement affronte une crise agricole sans précédent depuis l'été 2015. En cause : les cours très bas auxquels sont achetés les productions des éleveurs de porcs et de bovins et les marges trop importantes que s'adjugeraient leurs intermédiaires.
Depuis le début de l'année, les manifestations se sont enchaînées dans tout le pays : les rues de Chartres (Eure-et-Loir) et d'Arles (Bouches-du-Rhône) ont par exemple été bloquées au début du mois de février. Rennes a été partiellement paralysée deux semaines plus tard. Après l'annonce d'un premier plan d'urgence de 700 millions d'euros pour l'élevage à l'été 2015, le premier ministre, Manuel Valls, a décrété mercredi 17 février à l'Assemblée nationale une baisse de sept points des cotisations sociales de tous les agriculteurs, ainsi qu'une "année blanche sociale" pour tous les agriculteurs ayant dégagé de très faibles revenus en 2015. En échange, le premier ministre a exigé de la Fédération nationale des Syndicats d'exploitants agricoles de "faire cesser les manifestations d'agriculteurs".
Les annonces de l'exécutif n'ont pas calmé les ardeurs des agriculteurs toujours en colère contre la chute des prix de leurs produits. En effet, certains ont décidé d'interpeller les membres du gouvernement... jusqu'à leur domicile. Dans la soirée du 21 février, Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture régulièrement conspué lors de ses interventions, a répondu à une trentaine de membres du Syndicat des jeunes agriculteurs qui ont frappé à la porte de son domicile du Mans avec leurs tracteurs recouverts de banderoles martelant : "Nous sommes comme nos vaches : sur la paille".
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