François Hollande, en visite en Nouvelle-Calédonie, a réaffirmé la neutralité de l'Etat français dans la perspective d'un référendum sur l'indépendance de l'île. Tout au long de sa visite de 36 heures, il s'est employé à donner des gages à chacune des «familles», dans un contexte rendu inflammable par la perspective - d'ici à 2018 - du référendum sur l'indépendance, prévu par les accords de Nouméa, signés en 1998.
Lundi matin, François Hollande a rendu hommage aux ex-frères ennemis, réconciliés par les accords de Matignon (1988) dont ils furent signataires: Jacques Lafleur, mort en 2010, et Jean-Marie Tjibaou, assassiné en 1989. Sur leurs tombes, il était accompagné d'Isabelle Lafleur, fille du député loyaliste, et de Marie-Claude Tjibaou, veuve du leader indépendantiste.
Même synthèse prudente devant les élus calédoniens, rencontrés en fin de journée au centre culturel Tjibaou. Hollande s'est contenté de rappeler le principe de neutralité de l'État dans cet archipel français perdu au milieu du Pacifique, qui s'est abîmé dans une violence spectaculaire au milieu des années 1980. «La parole de l'État sera respectée, a insisté le président. La France vous accompagnera dans le processus que vous aurez choisi.»
Hollande a redit que les Calédoniens auraient le «dernier mot». Il a précisé que le référendum aurait lieu à la date choisie par le Congrès, l'assemblée locale, au plus tard en 2018. Un discours qui «tendait la main aux deux parties», décrypte un haut fonctionnaire spécialiste du sujet. «François Hollande souhaite un traitement non partisan du dossier calédonien.» Le président a même été jusqu'à citer son prédécesseur Nicolas Sarkozy, au même titre que François Mitterrand et Jacques Chirac. «Il y a une unité nationale autour de la Nouvelle-Calédonie», a-t-il assuré.
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