L'ancien ministre de la Défense Charles Millon, entendu lundi comme témoin dans le volet financier sur l'attentat de Karachi, a déclaré que la vente de sous-marins au Pakistan en 1994 avait donné lieu à des rétro-commissions.
Millon, qui a déposé devant le juge Renaud Van Ruymbeke, a rappelé qu'en 1995, Jacques Chirac lui avait demandé, dès les premiers jours de son mandat, de vérifier l'existence de possibles rétro-commissions liées aux contrats d'armement signés sous le gouvernement d'Edouard Balladur, son rival au sein de l'ex-RPR à l'élection présidentielle de 1995.
Le juge Renaud Van Ruymbeke est saisi depuis début septembre du volet financier de l'enquête sur l'attentat de Karachi qui, en mai 2002, avait fait 15 morts dont 11 Français. Pour l'instant, cette enquête est circonscrite à des faits d'entrave à la justice et de faux témoignage après une plainte de familles de victimes de l'attentat.
Charles Millon a précisé qu'il avait été mis fin aux versements de commissions liées aux contrats dit Agosta et Sawari II, négociés sous le gouvernement Balladur, selon des sources judiciaires. Le premier concernait la vente de trois sous-marins au Pakistan, le second la vente de frégates à l'Arabie Saoudite. Il a justifié son "intime conviction" à propos de rétro-commissions au vu des conclusions de rapports des services secrets français. Il dit avoir informé Jacques Chirac de l'arrêt du versement de certaines commissions en marge des contrats d'armement. Le secrétaire général de l'Elysée d'alors, Dominique de Villepin, était informé du résultat des enquêtes des services secrets, a-t-il ajouté. |