Samedi, en visitant à Sarran le musée qui lui est consacré, accompagné de François Hollande, Jacques Chirac a lancé : "Je vais voter pour lui (François Hollande), sauf si Juppé se présente parce que j'aime bien Juppé." Comme le président du conseil général de Corrèze lui désignait les micros penchés au-dessus d'eux, l'ancien chef de l'État avait répliqué : "Je peux dire que je voterai Hollande." En pleine campagne pour la primaire, François Hollande avait aussitôt relativisé : "C'est une plaisanterie, c'est pour énerver ses amis, c'était sur le mode du sourire." Il a insisté sur le fait qu'il avait été "un opposant farouche" de Jacques Chirac.
Cette déclaration de l'ex-président a créé un malaise à gauche et à droite même si, ce n'était que de "l'humour corrézien". "Plaisanterie", "boutade" ou "pique contre Nicolas Sarkozy". Jacques Chirac a eu beau déplorer dimanche l'interprétation de ses propos, affirmant qu'il s'agissait d'"humour corrézien", il n'a pas semblé convaincre.
Dans le second tome de ses mémoires, Le temps présidentiel, l'ex-président relève "l'attitude exemplaire" de François Hollande sur le vote de la loi contre le voile à l'école, estimant qu'il s'était "comporté ce jour-là en véritable homme d'État". Avoir le soutien d'un Jacques Chirac, très populaire depuis sa retraite, entre les deux tours de la présidentielle peut être un plus pour François Hollande.
Mais à droite, ces propos font grincer des dents, après les critiques contre Nicolas Sarkozy dans le second tome des mémoires de Jacques Chirac, où il dépeint son successeur comme un homme "nerveux, impétueux, ne doutant de rien et surtout pas de lui-même".
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