Bertrand Delanoë, jette un pavé dans la mare à six mois du congrès du PS en invitant la gauche à se réapproprier le libéralisme dans un livre intitulé "De l'audace!". Fort de son avantage dans les sondages sur Ségolène Royal pour la conquête du PS au congrès de Reims en novembre, il abandonne sa prudence habituelle et s'affiche "socialiste et libéral", au fil de conversations avec le directeur de Libération, Laurent Joffrin.
Il marque aussi sa différence avec elle sur sa conception de la fameuse démocratie participative : "on ne peut pas se contenter de recueillir les avis. Il faut donner le sien" et sur les alliances: "concevoir une alliance allant du centre à l'extrême gauche est sympathique, mais il faut un minimum de cohérence".
Ex-chef d'une entreprise de communication, c'est sur l'économie qu'il s'écarte le plus des canons du parti. "Le libéralisme est d'abord une philosophie politique de la liberté (...) A gauche, nous sommes les défenseurs de liberté, y compris dans le domaine économique", clame-t-il tout en jugeant le sarkozysme "profondément antilibéral".
Bertrand Delanoë appelle les socialistes à "devenir entrepreneurs en progrès social". "Pour être un bon socialiste désormais, il faut être un bon manager", écrit-il. Il ne renie même pas le mot de flexibilité car "il faut briser les idoles, c'est la condition de la pensée libre!". Il espère bien entraîner la majorité du PS à cette conversion, sinon cette rupture. Entre socialistes, "la synthèse est morte, voici venu le temps des différences assumées, le PS a été trop conservateur", lance le maire de Paris, qui se définit comme "social-démocrate".
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