Encouragés par François Fillon et Alain Juppé, les parlementaires LR sont de plus en plus nombreux à contester ce projet, voulu par le Président et soutenu par Nicolas Sarkozy. Présentée comme une concession majeure à l’opposition pour sceller l’union nationale, l’inscription dans la Constitution de la déchéance de nationalité des terroristes condamnés est de plus en plus contestée dans le parti de Nicolas Sarkozy.
On avait cru comprendre que cette mesure annoncée par François Hollande trois jours après les attentats du 13 Novembre pouvait compter sur le soutien des parlementaires LR. Le 6 janvier, Sarkozy avait fait approuver au bureau politique, par 51 voix sur 56, le soutien de «tout texte de nature à renforcer la sécurité des Français». L’ancien chef de l’Etat avait fait valoir que la déchéance était une vieille exigence de la droite et que sa mise en œuvre serait donc une précieuse «victoire idéologique». Mais mardi matin, les opposants à cette «victoire» ont donné de la voix à la réunion hebdomadaire des députés du groupe LR.
«Notre position rallie des soutiens tous les jours. Nous sommes de plus en plus nombreux à nous opposer au texte de Hollande», a fait remarquer Nathalie Kosciusko-Morizet, sous les applaudissements de nombreux élus. Avec Patrick Devedjian, le président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, NKM a rédigé une tribune intitulée «Nous ne voterons pas la révision constitutionnelle». Paru le 21 janvier dans le Figaro, ce texte était signé par 20 parlementaires LR. Selon l’un d’eux, le député Guy Geoffroy, ils seraient désormais «au moins deux fois plus nombreux» à considérer, comme lui, que «la Constitution n’est pas un jouet politique» et que les dispositions sur la déchéance n’ont «rien à y faire».
|