Le Rassemblement national (RN, ex-Front national) joue gros ce lundi devant la justice. Le parti, qui évoque la menace d’un dépôt de bilan, va tenter de faire annuler la saisie de 2 millions d'euros d’aides publiques ordonnée dans l’enquête sur ses assistants présumés fictifs au Parlement européen. Les magistrats de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris se pencheront à huis clos sur le recours déposé par le parti de Marine Le Pen contre cette saisie judiciaire en date du 28 juin, et leur décision devrait être rendue rapidement.
En rendant publique cette mesure le 8 juillet, le parti a crié à l'« assassinat politique ». Il a agité la menace d’une cessation de paiement s’il ne récupérait pas cette somme représentant une partie de l’acompte qui devait lui être versée en juillet au titre de l’aide d’État calculée selon ses résultats aux législatives, soit une manne de 4,5 millions d'euros par an. Pour renflouer ses caisses, le parti a lancé un appel aux dons au nom du « pluralisme », qui lui a permis de récolter quelque 500 000 euros. Mais « le compte n’y est pas », a reconnu jeudi Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national.
Le gel de la dotation a été décidé par les juges d’instruction Claire Thépaut et Renaud Van Ruymbeke, qui enquêtent depuis fin 2016 sur un possible « système » organisé par le parti et sa présidente Marine Le Pen pour faire prendre en charge par le Parlement européen des salaires du parti, via des contrats d’assistants parlementaires présumés fictifs.
Le Front national a « de manière concertée et délibérée organisé le système de détournement de ces fonds européens à son profit », écrivent-ils dans leur ordonnance.
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