« Le ministère de la Justice n’a plus les moyens de payer ses factures », s’alarme Jean-Jacques Urvoas, le garde des sceaux, dans une interview au Journal du dimanche.
Il entend faire de « la question des moyens » son principal objectif. « L’Etat a une dette de 170 millions d’euros [dont] 36 millions de factures impayées pour des hospitalisations de détenus, lâche-t-il. Le risque existe que la machine judiciaire se grippe. »
Le Garde des sceaux a donc décidé de mettre la pression sur Christian Eckert, le ministre du Budget, en prenant l’opinion à témoin. « Je veux que tout le monde sache quel est le vrai état de la Justice et qu’on pense aux 25.000 Français qui entrent chaque jour dans un tribunal. »
Et aussi à ceux qui les administrent. Interdits de droit de grève, les conseillers d’insertion et de probation des détenus ont, par exemple, prévu de manifester, ce lundi, devant la Chancellerie. « Depuis novembre, on nous demande de faire de la détection de détenus radicaux, raconte Pierre Goubet, délégué CGT au Puy-en-Velay. Je suis déjà 100 personnes différentes au quotidien. Comment voulez-vous que je trouve le temps de m’atteler à cette tâche ? »
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