Alors que la rue maintient la pression sur le président Hosni Moubarak, la France semble "partagée" entre la "préoccupation de stabilité" au Proche-Orient et les "aspirations à la liberté" des peuples de la région, a résumé Besson, en visite en Israël.
Le même jour, lors de sa première intervention sur la crise égyptienne, Nicolas Sarkozy a rappelé la nécessité de "changements pacifiques". Samedi soir, il avait plus explicitement appelé Hosni Moubarak au "changement" et à éviter "à tout prix la violence", dans un communiqué commun avec David Cameron et Angela Merkel.
Contacté par Le Post, Denis Bauchard, conseiller spécial pour le Moyen-Orient à l'Institut français des relations internationales, décrypte la position de la diplomatie français: "Il est sûr que la façon dont a été gérée la crise tunisienne a laissé des traces. La diplomatie française s'est fait durement reprocher d'avoir soutenu le régime de Ben Ali. Mais là, la situation égyptienne dépasse ce cadre. Comme avec la Tunisie ou la Côte-d'Ivoire, la France ne veut pas s'ingérer dans les affaires extérieures de l'Egypte."
"La politique étrangère est très personnalisée, surtout dans cette partie du monde. Déjà, dans le passé, Jacques Chirac et François Mitterrand entretenaient d'excellentes relations avec Moubarak. Car ce dernier a fait beaucoup d'efforts pour stabiliser le Proche-Orient, Nicolas Sarkozy ne veut pas casser ce lien. À travers son discours à Addis-Adeba, on voit qu'il n'apporte pas un soutien personnel à Moubarak. En fait, il est très difficile de trouver un discours de la diplomatie française qui soit un appel à écouter les aspirations des manifestants égyptiens sans apparaître comme un lâchage de Moubarak."
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