Martine Aubry a dévoilé mardi soir les propositions de son parti pour la réforme des retraites, marquées par des ressources nouvelles et la mise à contribution des revenus du capital. Pour elle, maintenant, plus question de toucher aux 60 ans.
"Nous recherchons pour 2025, puisque nous allons commencer par le financement, 45 milliards d'euros (...) auquel nous ajoutons 5 milliards d'euros que nous voulons mettre pour financer les retraites des emplois pénibles, donc 50 milliards d'euros", a dit Mme Aubry lors d'une conférence de presse au siège du parti.
La première secrétaire du Parti socialiste a ainsi proposé quatre mesures pour mobiliser 19 milliards en 2010 ou 25 milliards en 2025: Majoration des prélèvements sociaux sur les bonus et les stock-options (deux milliards), Cotisation des fonds d'intéressement et de participation aux retraites (trois milliards)
- augmentation de la CSG sur les revenus du capital, "et surtout sur ceux qui sont exonérés" (7 milliards). "Nous excluons les livrets d'épargne et les plus-values sur la résidence principale", a précisé la dirigeante socialiste
- augmentation de la contribution sur la valeur ajoutée (créée en remplacement de la taxe professionnelle, NDLR) avec un prélèvement de 7 milliards d'euros en passant le taux de contribution de 1,5% à 2,2%, "essentiellement pour les grandes entreprises". "Toutes les PME de moins de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires" sont exonérées de cette mesure, a-t-elle précisé.
Martine Aubry a aussi proposé d'abonder le fonds de réserve des retraites, "qui s'élève aujourd'hui à 32 milliards d'euros", et d'imposer une surtaxe de 15% de l'impôt sur les sociétés acquitté par les banques et les établissements financiers. "Cela signifie qu'avec ces fonds, le fonds de réserve disposerait de 140 milliards d'euros en 2025", a-t-elle dit.
Concernant le principe d'une "retraite choisie", des incitations à retarder le départ à la retraite seront mises en place, à l'instar du renforcement et de la modulation dans le temps du "mécanisme de surcote", précise le texte. Le parti socialiste souhaite également la création d'un compte-temps individuel qui permettrait une meilleure gestion de la formation, du travail et de la retraite. |