Valérie Pécresse tente de désamorcer le conflit des enseignants-chercheurs. La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a nommé Claire Bazy-Malaurie pour "prolonger la concertation" pendant deux mois, sur la réforme du statut des enseignants-chercheurs.
La modification du décret de 1984 sur ce statut suscite un mécontentement croissant chez nombre d'entre eux, qui craignent l'arbitraire des présidents d'université, une hausse des heures d'enseignement et une atteinte à leur indépendance. Cette nomination veut répondre aux "préoccupations qui se sont manifestées autour de ce décret", fait valoir le ministère, après, par exemple, que le président de Paris-V, Axel Kahn, favorable à une évolution du statut, a demandé samedi le retrait du décret.
La ministre entend trouver des "voies de passage", à la veille d'une manifestation nationale à laquelle appellent une large intersyndicale (FSU, CFDT, FO, Solidaires, Sauvons la recherche, Sauvons l'université, l'Unef), la coordination nationale des universités, mais aussi l'Unsa-Éducation, AutonomeSup ou encore, les étudiants de la Fage, ainsi que l'UNL qui a lancé un appel aux lycéens.
La FSU a déclaré s'attendre mardi, à Paris et en province, à une "mobilisation supérieure" à 50.000 manifestants, le chiffre qu'elle a constaté pour la dernière journée de manifestations du jeudi 5 février. Alors que la manifestation devait se dérouler uniquement à Paris, des cortèges sont aussi prévus à Aix, Avignon, Bordeaux, Marseille, Montpellier, Toulouse ou Strasbourg. Par ailleurs, lundi, des présidents ou vice-présidents de neuf universités, ont durci le ton, demandant au gouvernement, dans un appel solennel lancé à la Sorbonne, de "retirer ses projets de réforme controversés".
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