Le parquet de Paris a confirmé mardi 28 avril une information de Mediapart selon laquelle le président d’honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, a détenu un compte « caché » en Suisse, crédité de 2,2 millions d’euros, dont 1,7 million sous forme de lingots et de pièces d’or.
Selon lui, ce compte a d’abord été placé chez la banque HSBC, puis à la Compagnie bancaire helvétique (CBH) « à travers un trust placé sous la responsabilité légale de son majordome Gérald Gérin ». Celui-ci est aujourd’hui à la fois l’assistant parlementaire de l’eurodéputée FN Marie-Christine Arnautu et l’assistant personnel de Jean-Marie Le Pen. M. Gérin est aussi le trésorier de deux associations de financement liées au Front national, Cotelec et Promelec.
Le parquet de Nanterre a été informé de ces éléments par le service antiblanchiment de Bercy, Tracfin. Le compte de M. Le Pen aurait été géré depuis Genève « jusqu’en mai 2014 » par l’avocat d’affaires Marc Bonnant. A cette date, le compte aurait été clôturé et les fonds transférés aux Bahamas, sur un compte de la CBH.
Jean-Marie Le Pen avait déjà reconnu en avril 2013 avoir détenu un compte en Suisse ouvert à l’UBS en 1981. La déclaration de patrimoine pour l’année 2014 de M. Le Pen, qui est député européen, est en cours d’examen à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, selon l’AFP. Depuis fin 2013, une enquête judiciaire s’intéresse au patrimoine de M. Le Pen, qui se serait accru de 1,1 million d’euros entre 2004 et 2009.
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