A peine proposé par Marine Le Pen, le Rassemblement national est déjà contesté. La présidente du FN a annoncé, dimanche 11 mars, vouloir rebaptiser le parti qu'elle dirige et qui porte actuellement le nom de Front national, depuis sa création en 1972. Depuis cette annonce, plusieurs observateurs soulignent les problèmes que pose cette nouvelle dénomination : référence à un ancien parti d'extrême droite collaborationniste, étiquette déjà utilisée par Jean-Marie Le Pen, marque déjà déposée à l'Institut national de la propriété intellectuelle.
Fondé en 1941 sous l'occupation nazie, le Rassemblement national populaire (RNP) avait pour principal objet de "protéger la race", souligne le Huffington Post, et de collaborer avec le IIIe Reich. Ce parti a été créé par l'ancien socialiste et ministre du Front populaire Marcel Déat, devenu une figure de la collaboration pendant l'Occupation. Le RNP est resté actif jusqu'en 1944.
La similitude de ce nom avec celui du Rassemblement national souhaité par Marine Le Pen est aussitôt devenue un angle d'attaque pour ses opposants. Alexis Corbière, député La France insoumise, se demande si c'est "une référence voulue". "Le 'Rassemblement national' évoque fâcheusement le 'Rassemblement national populaire' de Marcel Déat, aux pires heures de la collaboration, estime Bruno Dive, éditorialiste à Sud Ouest. On se gardera d'accuser Marine Le Pen et son équipe d'une quelconque nostalgie ; on regrettera seulement leur manque de culture historique..."
Finie, l'opération de"dédiabolisation" entreprise par Marine Le Pen ? "Avec ces deux lettres assorties d’un logo pérenne, le Rassemblement national ne s’affranchit en aucun cas de son histoire", analyse l’historienne Valérie Igounet, dans une tribune au Monde (article abonnés), qui rappelle que ce nom a "déjà un long et sombre passé".
|