Mercredi soir, lors du dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Nicolas Sarkozy a annoncé que tous les enfants de CM2 se verront confier à partir de la rentrée 2008 la mémoire d'un des 11.000 enfants français victimes de la Shoah.
"Chaque enfant de CM2 devra connaître l'existence d'un enfant mort dans la Shoah". "Rien n'est plus intime que le nom et le prénom d'une personne, rien n'est plus émouvant pour un enfant que l'histoire d'un enfant de son âge", a-t-il ajouté, justifiant cette initiative par la nécessité de transmettre la mémoire de la Shoah aux jeunes générations.
"Ce sera compliqué, il faudra faire confiance au tact et à la finesse de nos enseignants", a reconnu le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos après l'annonce du président de la République . "C'est un sujet délicat qu'il faut traiter avec délicatesse".
Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU a pour sa part dénoncé un "effet de communication sans aucune concertation, en oubliant le travail des collègues sur le terrain, qui sont très soucieux de cette question". "Pour un enfant de dix ans, porter la mémoire d'un autre enfant mort il y a cinquante ans, c'est très lourd et ça peut être contre-productif", a-t-il déclaré à l'AP. Côté politique, Ségolène Royal a estimé que l'initiative "va dans le bon sens".
|