Après trois jours d'âpres débats, les socialistes sont repartis de Reims plus divisés que jamais. Ségolène Royal, qui affrontera jeudi soir au suffrage direct des militants Martine Aubry et Benoît Hamon pour le poste de premier secrétaire, a remporté une victoire indirecte, ses rivaux échouant à se coaliser contre elle.
Devant cette fragmentation, "j'ai honte pour le Parti socialiste", a lâché le premier secrétaire sortant, François Hollande, qui quitte son poste après onze ans à la tête du PS. Depuis la défaite présidentielle face à Nicolas Sarkozy en 2007, le PS "post-Reims" ne comporte qu'une seule donnée nouvelle: Bertrand Delanoë s'est retiré du jeu, "déçu et triste" de voir le PS "proche du coma".
"Nous sortons de ce congrès comme nous y sommes entrés", divisés en quatre courants à peu près égaux, sans majorité claire ni de chef incontestable, constate l'ancien ministre de l'Economie Michel Sapin. Signe de la confusion et de la fatigue des organismes, Ségolène Royal a commis un lapsus dimanche, appelant les socialistes à réparer rapidement "l'image du congrès de Rennes" au lieu de Reims. En 1990, le PS était sorti exsangue de ce congrès dominé par la lutte que se livraient Lionel Jospin et Laurent Fabius.
Samedi, Ségolène Royal qui s'était tournée vers le chef du MoDem et ses 18% d'électeurs au premier tour de la présidentielle pour battre Nicolas Sarkozy, a mis ses contradicteurs au pied du mur en proposant d'organiser une "consultation directe" des militants sur ce thème. Après les divisions sur la Constitution européenne, la troisième défaite présidentielle consécutive et 18 mois de règlements de comptes internes, les socialistes repartent en campagne.
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