Le ministre français de l'Agriculture s'est efforcé, hier, de rassurer l'opinion publique sur l'absence de risques liés au fipronil tout en révélant que des oeufs contaminés (près de 250.000) ont été « mis sur le marché » dès avril. Deux centres d'emballage en France ont reçu « des oeufs de consommation contaminés en provenance des Pays-Bas et de Belgique », a déclaré Stéphane Travert, sur RMC, précisant qu'un premier lot « de 196.000 oeufs en provenance de Belgique » avait été mis sur le marché, entre le 16 avril et le 2 mai, et avait déjà été consommé « sans impact pour la santé ».
Il a ensuite donné la référence d'un « deuxième lot qui vient des Pays-Bas », portant le code 0NL43651-01, et qui est donc issu d'un élevage bio (car précédé d'un 0), comprenant « environ 48.000 oeufs qui ont été mis en vente par des magasins Leader Price, entre le 19 et le 28 juillet ».
Stéphane Travert a, en outre, annoncé que deux entreprises de Moselle et de Vendée se sont ajoutées à la liste des sociétés ayant importé des produits contaminés. Fort d'un avis de l'Agence nationale de sécurité alimentaire (Anses), rendu hier, le ministre a indiqué que « le risque pour la santé humaine est très faible au vu des niveaux de fipronil qui sont constatés dans les oeufs contaminés ». La quantité maximale d'oeufs (frelatés) pouvant être consommés varie d'un (pour un enfant de 1 à 3 ans) à dix par jour » pour un adulte, « sans s'exposer à un risque aigu », a estimé l'Anses.
« En France, sur le plan sanitaire, on est irréprochable et il faut le rester, même si c'est contraignant », a souligné, hier, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA alors que la crise des oeufs contaminés dépasse désormais les frontières de l'Europe, avec des produits identifiés à Hong Kong, selon la Commission européenne. Cette dernière a convoqué les pays de l'UE concernés, a priori le 26 septembre. De son côté, hier, sur RTL, l'eurodéputé écologiste, Yannick Jadot, a dénoncé une « énième crise » d'un « modèle irresponsable et dangereux ».
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