Jean-Luc Mélenchon, cofondateur du Parti de gauche, ne cache pas son ressentiment envers l'Allemagne et ses femmes politiques. Après Angela Merkel, c'est l'eurodéputée Ingeborg Grässle, membre de la CDU de la chancelière, qui fait l'objet de ses attaques, lundi 8 décembre.
"Ta gueule, Angela Merkel !" Et l'expression est perçue comme encore plus vulgaire en allemand. La suite du message "Frankreich ist frei", signifie simplement "la France est libre". L'eurodéputé reproche à la dirigeante allemande ses critiques contre les réformes engagées par la France, dans une interview au quotidien conservateur allemand Die Welt, publiée dimanche. Angela Merkel estime que la France doit prendre encore plus de mesures, afin de s'assurer que son budget 2015 respectera les règles de l'Union européenne.
Le lendemain, à Bruxelles, le ministre des Finances Michel Sapin tacle Jean-Luc Mélenchon. "En parlant ainsi à Angela Merkel, Jean-Luc Mélenchon est grossier, injurieux et imbécile", déclare-t-il. Mais le ministre a aussi des choses à dire à Angela Merkel. "Ça serait bien (...) par exemple, qu'ils investissent sur leurs autoroutes, qui sont en très mauvais état. Quand je le dis, ça l'agace parfois, me dit-on." Il a aussi assuré, dimanche, sur France 5, que la France était en bien meilleure situation en matière de natalité que l'Allemagne, où "il n'y a pas de crèche" et où les femmes "travaillent extrêmement peu". "Les réformes, on les fait en France non pas pour faire plaisir à tel ou tel dirigeant européen mais parce que c'est nécessaire à la France. Point. (...) Chacun a ses problèmes, chacun a ses réformes nécessaires. Nous, nous les faisons."
La semaine précédente, Jean-Luc Mélenchon avait déjà eu un vif échange avec l'eurodéputée CDU Ingeborg Grässle, lors de l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2. Il enfonce le clou, lundi, en revenant sur l'épisode, sur son blog, enchaînant les remarques germanophobes, sur son accent, qu'il compare à celui du maréchal Apfelstrudel, demi-frère d'Hitler dans le film Papy fait de la résistance. "Le sommet de tout fut atteint avec cette députée allemande, caricature de 'boche' de bande dessinée avec cette phrase d’anthologie où elle déclare : 'che n’ai pas bien kompris qu’est-ce que fou foulez faire sinon fou couper les chéfeux entre fous !'. Du Jacques Villeret dans le rôle d’Apfelstrudel de Papy fait de la Résistance ! En moins drôle et même très glacial ! Dès le lendemain, je n’ai plus compté les gens qui m’ont arrêté dans la rue pour me féliciter d’avoir 'bien répondu à l’Allemande'. Ce qui m’en apprend beaucoup sur ce que pense notre peuple", écrit-il.
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