Au deuxième jour de sa visite sur l'île, Emmanuel Macron est allé jeudi à la rencontre de Réunionnais qui lui ont réservé un accueil mitigé, dévoilant une série d'aides à l'emploi sans réussir à dissiper leurs doutes. Comme il aime à le faire, il a effectué une visite surprise dans un quartier rénové de Saint-Denis où, délaissant le parcours prévu, il a répondu longuement à des Réunionnais parfois en grandes difficultés. Ils n'ont pas hésité à lui demander des comptes, entre scepticisme, plaintes et parfois une pointe d'agressivité.
"Y a pas de travail, Monsieur. Comment on fait avec 790 euros par mois ?" lui a demandé une femme. "Je suis au chômage, je suis au bout", lui a lancé une autre, au bord des larmes, et le chef de l'Etat a demandé au préfet d'examiner son dossier. Plusieurs l'ont accusé de venir chercher des voix. "Mais je ne suis candidat à rien !", a rétorqué le président. "Qu'avez vous dans votre besace pour nous, j'ai traversé la rue, il n'y a rien", s'est désolé un jeune, en allusion à la petite phrase du chef de l'Etat l'an dernier. "Education, formation", lui a répondu le chef de l'Etat.
Attentif à désamorcer la tension toujours vive dans ce territoire de plus de 850.000 habitants, dont 40% vivent sous le seuil de pauvreté, il a dévoilé en fin de journée un plan pour l'emploi et la formation, d'un total de 700 millions d'euros sur 3 ans. Notamment, le dispositif des emplois francs qui octroie une prime aux employeurs de chômeurs sera étendu à toute l'île, le cumul du RSA et d l'emploi à temps partiel autorisé et l'Etat maintiendra 12.000 emplois aidés par an.
De plus, le versement du RSA, jusqu’ici à la charge du département, sera à partir de 2020 payé par l'Etat, comme à Mayotte et en Guyane. Ces aides s'ajouteront à l'exonération des charges patronales allant jusqu'à deux fois le montant du SMIC dans certains secteurs (agroalimentaire, agriculture, tourisme...), une mesure pour l'outre-mer votée dans la nuit par l'Assemblée, à la demande du chef de l'Etat.
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