«La parole présidentielle va se raréfier et je suis certain que chacun va s'en accommoder et va s'y habituer», a prévenu Benjamin Griveaux, porte-parole de La République en marche!, dimanche sur Radio J. Il a pointé «les mauvaises habitudes qui ont été prises ces dix dernières années, avec la multiplication des offs, des prises de parole sans doute intempestives (...) qui répondent à une forme de dictature de l'urgence». «Il est certain qu'Emmanuel Macron va mettre une distance avec cela. Ce sera un président du temps long parce que le rôle du président, c'est de fixer un horizon et de ne pas être dans la réaction à la petite phrase et le commentaire de l'actualité», a-t-il souligné.
Alors que la fin du mandat de François Hollande avait été marqué par ses indiscrétions, dont les longs entretiens avec des journalistes avaient nourri le livre de confidences choc de Gérard Davet et Fabrice Lhomme («Un président ne devrait pas dire ça»), Emmanuel Macron entend inaugurer un nouveau type de relation avec les médias, plus distancié. Le nouveau chef de l'État affirme de fait régulièrement qu'il entend rester «le maître des horloges».
L'Élysée a tenté vendredi d'apaiser les tensions avec la presse qui, quelques jours seulement après l'investiture d'Emmanuel Macron, s'est alarmée des tentatives de la présidence de choisir les journalistes couvrant les déplacements du nouveau chef de l'État. En amont du déplacement d'Emmanuel Macron vendredi au Mali, la cellule communication de l'Élysée avait contacté directement des journalistes pour leur proposer de couvrir cette visite, une entorse sans précédent aux relations entre l'exécutif et les médias.
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