la présidente du FN a salué la victoire de Donald Trump, comme si c'était aussi un peu la sienne. Pour elle, ce résultat crédibilise sa propre candidature et rassure les Français qui anticiperaient un cataclysme si jamais elle était élue : « Ce qui s'est passé cette nuit n'est pas la fin du monde, c'est la fin d'un monde », a-t-elle affirmé. Elle qui ne cesse de proclamer qu'elle est « une femme libre » s'est implicitement comparée au nouveau président américain : « La décision du peuple américain doit s'interpréter comme la victoire de la liberté, la liberté d'un peuple souverain, la liberté de citoyens qui ont su s'affranchir d'une campagne où le dénigrement et la peur, où l'infantilisation et la condescendance furent autant de tentatives, finalement infructueuses, de conditionnement de l'opinion. »
La patronne du FN a même envoyé son conseiller aux affaires européennes, Ludovic de Danne, transmettre directement ses félicitations au vainqueur de la présidentielle américaine à son QG de campagne, au cœur de la Trump Tower à New York. « Si Donald Trump invite la présidente du Front national aux États-Unis, elle s'y rendra », déclare David Rachline, son directeur de campagne. Une photo de la présidente du FN au côté du nouveau président des États-Unis lui offrirait une stature internationale dont elle manque aujourd'hui cruellement.
Pourtant, Marine Le Pen n'a pas toujours été une fervente trumpiste. Jusqu'au mois de juillet dernier, elle rechignait à soutenir publiquement l'adversaire d'Hillary Clinton, à contre-courant de son propre parti. « Je ne suis pas américaine, je ne suis pas Nicolas Sarkozy. (…) Je défends tous les Français, quelle que soit leur origine, quelle que soit leur religion », expliquait-elle l'année dernière en refusant toute comparaison avec le milliardaire américain. Et, lorsqu'elle s'est résolue à se prononcer en sa faveur, son choix était plus dicté par un « tout sauf Hillary » que par une franche adhésion à Trump.
En tout cas, la victoire de Trump donne des arguments supplémentaires à ceux qui, à l'extrême droite, se positionnent contre sa stratégie de dédiabolisation et son recentrage, qu'ils soient membres ou non du parti, comme sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen, Éric Zemmour, Philippe de Villiers, Robert Ménard.
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