L’ancien vice-président du Medef prend la tête de l’organisation patronale pour les cinq prochaines années. L’ancien vice-président délégué du Medef a été élu pour cinq ans à la tête de l’organisation patronale avec 55,8 % des voix. Il a été élu avec 284 voix sur 555 inscrits par les fédérations professionnelles et les Medef territoriaux qui siègent à l’Assemblée générale de l’organisation patronale. Son opposant, Alexandre Saubot, ancien président de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), a obtenu 224 voix.
Geoffroy Roux de Bézieux, qui vient de fêter ses 56 ans, tient enfin sa revanche. Pour l’emporter, le fondateur du groupe Notus Technologies, actionnaire entre autres d’Oliviers & Co, n’aura pas ménagé ses efforts. « La dernière fois, j’étais arrivé en outsider, raconte-t-il. J’avais une notoriété extérieure, mais pas du tout au Medef. J’ai appris sur le fonctionnement de l’organisation. » Nommé vice-président délégué en 2013, chargé de l’économie, « GRB », comme il est surnommé, profite de ses nouvelles fonctions pour travailler son image, en bossant ses dossiers et en labourant le terrain.« Les mauvaises langues disent que le seul dossier qu’il ait eu à gérer, c’est le prélèvement à la source », plaisante à moitié un soutien d’Alexandre Saubot. « Il a mûri, il a pris du poids politique, tempère un haut gradé du Medef. Il a intégré des préoccupations qui ne pesaient pas forcément dans son esprit. Il connaît le Medef et s’est chargé de sujets pas faciles. Il y a cinq ans, je n’avais pas voté pour lui. »
Lors de cette campagne 2018, Geoffroy Roux de Bézieux s’est présenté comme le « candidat de la transformation numérique ». Et mis en avant son expérience dans les nouvelles technologies. Après un diplôme de l’Essec et un job chez L’Oréal, le trentenaire, qui a effectué son service militaire dans les commandos de marine, crée en 1996 The Phone House qu’il revend huit ans plus tard. Autre succès dans la téléphonie mobile : Virgin Mobile, cédé depuis au milliardaire Patrick Drahi. De quoi lui assurer une jolie petite fortune qui lui permet de lancer, en 2014, Notus Technologies, un « groupe 100 % patrimonial ».
Toutes ces années, Geoffroy Roux de Bézieux, qui se vante d’être un « serial entrepreneur », a aussi travaillé ses réseaux. L’ex-président de l’association patronale CroissancePlus a également siégé à la fin des années 2000 à la commission Attali pour la libération de la croissance où il a rencontré un certain… Emmanuel Macron. Catholique pratiquant et père de quatre enfants, Geoffroy Roux de Bézieux est dépeint par ses soutiens comme « à l’écoute et respectueux » avec « un petit côté chef de bande ». « J’étais inquiet pour la période de campagne, car il était cash et n’était pas prêt à tout pour gagner, confie Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment. Mais il est déterminé, constant, il avance, et globalement, il fait le job lors de cette période compliquée humainement. »
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