Après son amère victoire de dimanche soir, dans un paysage électoral allemand éparpillé, affaibli et choqué par l'irruption en force de la droite radicale au Bundestag, le mythe Merkel s'est fissuré et elle est tenue pour première responsable du tremblement de terre politique qui secoue le pays.
Alors se voit-elle encore comme le «pilier de stabilité» qu'on décrivait en Europe? «Certains ont dit cela de moi. Mais ce n'est pas moi qui ai écrit les articles!», répond-elle en se déridant. «Je ne m'étais pas fait d'illusions et dit que ce serait facile. Mais je me réjouis pour ces quatre prochaines années.» Angela Merkel est souriante et confiante.
L'Allemagne a pourtant la gueule de bois et le pouvoir d'Angela Merkel est écorné. Bild a titré lundi matin sur la victoire «cauchemardesque» de la chancelière, confrontée au choc de l'AfD. Le résultat des populistes ne passe pas dans un pays traumatisé ad vitam aeternam par son histoire. Quant aux conservateurs, ils ont enregistré leur plus mauvais résultat depuis 1949 avec 33 %. C'est un recul de plus de 8,5 points par rapport à 2013 mais à peu près ce qu'ils avaient recueilli en 2009, 33,8 %, comme l'a rappelé Angela Merkel. Elle n'avait pas été empêchée de gouverner.
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