Les deux rivaux au poste de Premier secrétaire lors du congrès du Parti socialiste en novembre, Ségolène Royal et Bertrand Delanoë, se sont affrontés dimanche, par médias interposés, sur la définition du "libéralisme".
Dans son ouvrage "De l'audace!", Bertrand Delanoë se proclame "socialiste et libéral", ce qui lui a valu une vive réaction de Ségolène Royal. "Le mot 'libéralisme' est le mot de nos adversaires politiques", a t-elle lancé dimanche sur Canal+ . "Il est tellement chargé et tellement synonyme aujourd'hui de capitalisme débridé et de dégâts, d'écrasement des bas salaires" et "de creusement des inégalités. Ce n'est pas utile et ce n'est pas possible d'aller le réhabiliter", a-t-elle estimé.
"Ségolène dit que c'est incompatible d'être socialiste et libéral. Je respecte son point de vue. Ce n'est pas le mien", a-t-il rétorqué dimanche lors du "Grand Rendez-vous" Europe-1/TV5Monde/Le Parisien/Aujourd'hui en France. Il s'est dit "agacé" par le fait "que la droite revendique l'idée et le mot alors qu'à chaque fois qu'elle est en responsabilité elle est plutôt anti-libérale". Les socialistes "se battent pour des droits nouveaux. C'est ça le libéralisme politique", a-t-il expliqué. Il a ainsi cité comme mesure "libérale" introduite par la gauche: l'abolition de la peine de mort, la parité ou le PACS. "On aurait honte de cette partie de notre âme?".
Quant à la démocratie participative chère à Ségolène Royal, "ça fait 15 ans que je fais de la démocratie participative", a-t-il affirmé. Pour le reste, "je ne me déroberai pas, mais ma personne ne peut pas être la question principale" du congrès du PS en novembre à Reims, a t'il précisé modestement : "Je suis disponible mais je ne demande rien", a affirmé le maire de Paris. Il entend "s'engager" mais "ça peut être à n'importe quelle fonction, y compris la première".
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