Déjà trois fois candidat à la présidentielle, François Bayrou a fait mardi soir un pas vers une nouvelle candidature, se disant prêt à tout faire « pour que la France s'en sorte » et semblant fermer la porte à François Fillon, empêtré dans le Penelopegate. Invité du 20 heures de TF1, le président du MoDem s'est bien gardé de toute annonce claire et définitive : « Au point où nous sommes, cette décision n'est pas prise. J'ai dit la mi-février... », a-t-il déclaré.
En décembre, le Béarnais promettait de rendre public son choix « d'ici à fin janvier, début février ». Reste encore donc une quinzaine de jours à attendre, mais François Bayrou, 65 ans, qui a déjà été candidat en 2002, 2007 et 2012, semble bel et bien avoir des fourmis dans les jambes. « La situation est extrêmement grave et [...] à l'horizon que j'ai indiqué, j'ai une seule certitude : je ferai ce qu'il faut pour que la France s'en sorte », a déclaré le maire de Pau.
Officiellement, il a programmé pour les prochaines semaines un large plan com pour promouvoir son nouveau livre, Résolution française . Cette exposition médiatique peut lui permettre de roder son discours et de voir s'il a les moyens de se lancer une nouvelle fois dans l'aventure présidentielle. Bayrou croit toujours dur comme fer en son destin présidentiel, et semble avoir en tout cas tiré un trait sur un ralliement à François Fillon.
« Non », a-t-il lâché lundi soir au passage, il ne se voit pas en mesure de voter pour le candidat de la droite en avril prochain. Déjà, en décembre, au lendemain de la victoire triomphale de François Fillon à la primaire de la droite, il assurait que son programme, « sur des points essentiels », ne correspondait pas « aux nécessités de la France ». Deux mois plus tard, alors que François Fillon semble de plus en plus menacé par les révélations à répétition du Penelopegate, François Bayrou, qui jouit dans l'opinion publique d'une image d'intégrité, a affirmé que cette affaire d'emplois présumés fictifs créait « un trouble énorme chez les Français ». Il a déclaré : « Quand on demande des sacrifices aux gens, est-ce que ces sacrifices sont équitablement répartis ou bien est-ce que, comme ils le soupçonnent, on demande des sacrifices à ceux qui ont le moins d'avantages et on préserve, on renforce les avantages de ceux qui en ont le plus ? »
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