La permanence de François Fillon, au temps où il était député de la Sarthe (1981-2012) n’aurait jamais existé, et c’est son avocat qui l’a dit lundi soir, sur RTL et sur BFMTV. À en croire Antonin Lévy, à chaque fois qu’ils avaient une question, les administrés de l’ancien député de la 4e circonscription du département se rendaient donc dans l’imposante bâtisse exhibée à l’été 2013 par Paris Match.
Alors que le candidat à la présidentielle est soupçonné, entre autres révélations qui se multiplient, d’avoir donné un emploi fictif de collaboratrice parlementaire à son épouse pour un montant d’environ 900 000 euros, celle-ci aurait donc effectué son job depuis le manoir de Beaucé, dans la Sarthe.
Yves Calvi, le journaliste qui interviewait le conseil de François Fillon, n’en a pas cru ses oreilles, Antonin Lévy donnant cette information comme s’il s’agissait d’une pratique habituelle. L’actuelle députée de l’ancienne circonscription de Fillon, la socialiste Sylvie Tolmont (suppléante du ministre Stéphane Le Foll, élu en 2012), a par exemple installé la sienne au Mans, pas chez elle. Et la coutume veut qu’un député ait au moins deux collaborateurs parlementaires, un à la permanence en circonscription, un à l’Assemblée nationale.
En outre, entre 2002 et 2007, elle a été collaboratrice non pas de son mari, mais du suppléant de François Fillon, Marc Jouleau. Penelope Fillon était rémunérée jusqu’à 7 900 euros brut à cette période, selon Le Canard enchaîné. La permanence de Marc Jouleau se trouvait-elle également au manoir des Fillon, si l’on suit la logique de leur avocat ? L’actuel maire de Sablé-sur-Sarthe refuse de s’exprimer depuis le début de la polémique, mais il doit être entendu dans le cadre de l’enquête ouverte pour détournement de fonds publics.
|