Nicolas Sarkozy, déstabilisé par la contre-performance de la droite au premier tour des régionales, voit sa stratégie pour la primaire de 2016 fragilisée par la percée du Front national, qui repose avec acuité la question de la ligne des Républicains. L'ancien chef de l'Etat a répété dimanche soir que l'alliance des Républicains et des centristes de l'UDI était "la seule alternance crédible" et que "jamais" il ne se résignerait "devant un tel niveau d'inquiétude, de désarroi et de colère."
En privé, le président des Républicains est d'"une humeur noire", dit un élu LR. Car la vague bleue espérée il y a encore quelques mois, dans la continuité des départementales de mars, s'est brisée sur un constat alarmant pour le vainqueur de 2007 : c'est désormais le FN qui ravit les voix de la droite, non plus l'inverse, et cette dernière pourrait avoir moins de régions que la gauche.
"Le phénomène nouveau est le siphonnage de l'électorat des Républicains, 18% ont voté FN dimanche", souligne Frédéric Dabi (Ifop). "Il y a un nouveau FN qui séduit la France du travail, inquiète de la mondialisation, et très déçue par le quinquennat de Nicolas Sarkozy et celui de Hollande."
Le Front national, arrivé en tête dimanche dans six des 13 nouvelles régions métropolitaines alors que les listes LR-UDI-MoDem ne sont premières que dans quatre autres, est désormais la première force d'opposition du pays.
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