Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi soir un cocktail de mesures, axé principalement sur un nouvel assouplissement des 35 heures, mais qui ne prévoit pas de distribution d'espèces sonnantes et trébuchantes pour le porte-monnaie des Français, déficit budgétaire oblige. Lors de son intervention télévisée diffusée en direct depuis l'Elysée sur TF1 et France-2, Nicolas Sarkozy a d'abord proposé aux partenaires sociaux de discuter d'un nouvel assouplissement des 35 heures, qui s'ajouterait à l'exonération fiscale et sociale des heures supplémentaires entrée en vigueur le 1er octobre, jugée trop complexe d'application.
En cas d'"accord majoritaire", il serait possible de s'exonérer des 35 heures en échange d'augmentations de salaires, a-t-il préconisé lors d'une intervention de trois quarts d'heure parfois un peu brouillonne. Faute d'accord, les 35 heures continueraient à s'appliquer. Pour autant, Nicolas Sarkozy s'est défendu de vouloir "supprimer" les lois Aubry. "Je ne veux pas revenir sur un acquis social", a-t-il assuré.
Autre mesure liée aux 35 heures, Nicolas Sarkozy a proposé que les salariés puissent "monétiser" leurs jours de "RTT" en les transformant "en argent". "Ça représente 5 milliards de pouvoir d'achat en plus", a-t-il calculé. Les fonctionnaires verraient leurs heures supplémentaires payées comme "dans le privé", soit 25% de plus. Enfin, des négociations seraient ouvertes dans la fonction publique pour régler la question sensible du stock d'heures supplémentaires non payées.
Autre annonce, en faveur du logement cette fois, le chef de l'Etat a souhaité que les loyers soient désormais indexés sur les prix, afin de limiter la hausse des loyers. Il a exigé qu'un bailleur ne puisse plus réclamer plus d'"un mois" de caution. Des mesures "extrêmement concrètes" qui s'appliqueront "dès le début de l'année". Comme il l'avait déjà fait en 2004 quand il était ministre de l'Economie, il a suggéré que les salariés puissent débloquer leur participation dans leur entreprise, dans la limite de "10.000 euros". De plus, les entreprises de moins de 50 salariés seraient autorisées à accorder une prime exonérée de cotisations sociales à leurs employés.
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