Nicolas Sarkozy a profité du 40e anniversaire de la mort du général de Gaulle pour inscrire, lors d'une cérémonie à Colombey-les-Deux-Églises, son action dans les pas de son glorieux prédécesseur. Il a puisé à pleines mains dans l'héritage gaulliste pour, citations à l'appui, justifier certaines de ses décisions et sa manière, souvent controversée, de diriger le pays.
Sous la célèbre croix de Lorraine qui domine la dernière demeure de l'ex-président, le crachin et le ciel gris, le Président a rendu hommage au Général, devant le Premier ministre François Fillon, ses ministres Michèle Alliot-Marie et Luc Chatel, régional de l'étape, des chefs de l'UMP Xavier Bertrand et des députés du parti présidentiel Jean-François Copé.
D'une citation du fondateur de la Ve République qui souhaitait que du président "émanent réellement toute décision importante aussi bien que toute autorité", il a fait une justification de son hyperprésidence. Quant à l'impérieuse nécessité des réformes qu'il clame depuis 2007, Nicolas Sarkozy l'a retrouvée dans un autre propos gaullien qui a fait crépiter les applaudissements: "Si la France m'a appelé à lui servir de guide, ce n'est certes pas pour présider à son sommeil..."
La fidélité gaulliste affichée par le chef de l'État n'a pas fait l'unanimité. "Une imposture", a jugé le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, alors que Martine Aubry a estimé que l'héritage du Général était "mis à bas" par son successeur. Conquis d'avance, le député UMP Patrick Ollier a jugé que Nicolas Sarkozy était "incontestablement dans la droite ligne du général de Gaulle". |