Quelques jours après des violences dans la vallée du Cher qui ont succédé à la mort d'un jeune de la communauté du voyage, tué par un gendarme après avoir forcé un contrôle, le chef de l'État a annoncé une réunion à l'Élysée le 28 juillet sur les "problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms". Elle "fera le point de la situation de tous les départements et décidera les expulsions de tous les campements en situation irrégulière".
Les associations de défense des Roms ont accusé mercredi le président Nicolas Sarkozy de "stigmatiser" les Roms et les gens du voyage."Le président de la République a choisi la stigmatisation raciste des populations roms et gens du voyage par des amalgames inacceptables, en annonçant l'expulsion, ciblée ethniquement, de tous les campements en situation irrégulière", dénonce la Ligue des droits de l'homme (LDH) pour laquelle ces populations "sont les boucs-émissaires des carences d'État".
"Plus de dix ans après l'adoption d'une loi imposant aux communes la réalisation d'aires d'accueil et de stationnement pour les gens du voyage, à peine la moitié des places prévues sur toute la France sont aujourd'hui ouvertes". Opposant un "non au racisme anti-tsigane" dans un communiqué, un collectif d'associations soupçonne le gouvernement de "prendre prétexte" des incidents de Saint-Aignan pour "mettre en place une politique encore plus systématique de répression de sorte à diaboliser ceux qui sont les premières victimes du racisme en France : les Tsiganes, qui sont français pour plus de 95 % d'entre eux".
En baisse dans les sondages et en pleine affaire Woerth, Nicolas Sarkozy "cherche à détourner l'opinion vers des cibles faciles", a estimé mercredi La Voix des Roms. "Nous nous préparons à en prendre plein la gueule comme ça a toujours été le cas pendant les crises politiques mais cette fois-ci, encore un peu plus", craint Saimir Mile, porte-parole de l'ONG. |