A l'issue d'un entretien avec le chef du Parti québécois souverainiste André Boisclair, au siège du PS à Paris, Ségolène Royal a déclaré lundi que ses "affinités" avec la province francophone étaient "conformes aux valeurs qui nous sont communes, c'est-à-dire la souveraineté et la liberté du Québec".
Une petite phrase qui a fait bondir le Premier ministre conservateur du Canada Stephen Harper: "L'expérience enseigne qu'il est tout à fait inapproprié pour un leader étranger de se mêler des affaires démocratiques d'un autre pays". "On ne s'ingère pas dans les affaires d'un pays ami, on ne souhaite pas le démantèlement d'un pays ami", a renchéri le chef libéral Stéphane Dion.
Invitée d'Europe-1 mardi matin, Ségolène Royal s'est efforcée de corriger le tir, assurant n'avoir "fait preuve ni d'ingérence ni d'indifférence". Elle reprenait ainsi mot pour mot l'expression consacrée pour définir la position française concernant le Québec, et qui permet à Paris, depuis que le général de Gaulle avait lancé son fameux "vive le Québec libre" en 1967, de réaffirmer son attachement à la province francophone tout en ménageant Ottawa.
La droite, en revanche, dénonçait une nouvelle "bourde" diplomatique. "Quand on veut parler de politique étrangère, on ne doit pas avoir comme seule référence le Guide du Routard", a lâché sur Europe-1 le ministre sarkozyste Christian Estrosi. "Mme Royal emprunte une fois de plus le costume de Gaston Lagaffe."
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