En disant dimanche sa "peur" du FN et en revendiquant une "stigmatisation" de Marine Le Pen, Manuel Valls a créé des remous sur tout l'échiquier politique, avec notamment lundi de vives critiques du FN et de l'UMP. Lors d'un meeting PS à Bresles (Oise) près de Beauvais, où la gauche apparaît condamnée à la défaite lors du scrutin du 22 et 29 mars, le Premier ministre a dénoncé lundi soir un débat "assez étrange".
"Certains se demandent si en en parlant, je ne fais pas le "jeu", je mets des guillemets, du Front national ; si je ne le mets pas au centre des débats. Mais, enfin ! L'extrême droite, elle est déjà au centre du débat, elle est même en tête des sondages (...) Et c'est pour cela qu'il faut sonner l'alerte", s'est-il justifié.
"Je ne veux pas, je ne veux pas pour mon avenir, pour nos enfants, nos petits-enfants, d'un avenir Front national !" a lancé M. Valls devant environ 400 personnes réunies dans ce bourg d'environ 4.000 habitants à quelques kilomètres de Beauvais, où l'on avait voté à 48% pour le Front national aux européennes de mai 2014.
"Dire cela, ce n'est pas céder à la panique, ce n'est pas céder à la peur", s'est-il défendu face aux critiques et réserves, comme par exemple celle de la maire PS de Lille Martine Aubry: "Il ne faut pas avoir peur, il faut combattre, et d'abord s'adresser à la raison des citoyens". "La peur, il ne faut pas la fuir, il faut la regarder avec raison, mais il faut la regarder en face. Le courage en politique , comme dans la vie , c'est d'accepter cette peur et de la dépasser ! Il ne faut jamais fuir les sujets. Toujours les nommer et combattre avec détermination", a-t-il lancé
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