Alors qu'il a offert ses services cette semaine à En Marche, le nouveau pouvoir a tergiversé avant d'annoncer qu'aucun candidat ne serait investi face à lui. Manuel Valls commente cette semaine difficile pour le JDD : "A la fin, il n’y a rien de magnanime dans cette histoire. On joue jusqu’au bout, on l’humilie, on l’isole pour finir par une solution de compromis.
Mais ils l’ont fait de manière tellement appuyée que ça s’est retourné contre Macron. C’est devenu le cas Valls", estime-t-il en parlant de lui à la troisième personne. Il reconnait avoir réfléchi à abandonner : "Après les trois jours que j’ai connus, d’autres auraient envie de jeter l’éponge. On en a parlé avec Anne (son épouse, NDLR). De manière immodeste, je pense qu’on a besoin de moi. On a besoin de moi au Parlement."
A-t-il conscience de ne pas en avoir fini avec la détestation du nouveau président? "Je suis extrêmement lucide sur Macron et sur son équipe. Hollande est méchant, mais dans un cadre. Macron, lui, est méchant, mais il n’a pas de codes donc pas de limites." On lui fait remarquer que sa belle intransigeance républicaine est minoritaire à gauche, il ne le nie pas : "Mais pas dans la société". Manuel Valls se fait, solennel : "Très sincèrement, je veux qu’il réussisse. La volonté de renouvellement et de changement est porté par Macron, et pas Mélenchon ou Le Pen, c’est une chance."
Et d’entonner une ode… au macronisme : "La gestuelle du Louvre était très positive. Ce mélange de jeunesse et de tradition, c’était bien, je n’ai pas de problème avec le bonapartisme. Je sais quelle est la gestuelle dont le pays a besoin, ce que François Hollande a oublié – il ne l’a assumé que dans les heures les plus dramatiques. Hollande a oublié de faire de la politique, nous obligeant à faire pareil. Macron n’a pas gagné sur un programme, il l’a emporté parce qu’il a fait de la politique."
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