Manuel Valls affirme dans Le Journal du Dimanche sa volonté d'"enrichir et compléter" le projet de réforme du code du Travail. Il s'engage à des "améliorations" sur les deux mesures les plus contestées, l'extension du licenciement économique et la création d'un plafond pour les indemnités prud'homales. Une proposition d'emblée rejetée par FO. "Il ne s'agit pas de négocier à la marge une ou deux mesures, négocier la longueur de la chaîne et le poids du boulet", a déclaré Pascal Pavageau, secrétaire confédéral chargé de l'économie. "C'est l'ensemble des articles qu'il faut réécrire."
La mobilisation contre le texte, dont la présentation en conseil des ministres a été repoussée du 9 au 24 mars pour permettre au gouvernement de le "retravailler", doit trouver mercredi sa concrétisation dans la rue. Manifestations et grèves sont prévues à l'appel d'organisations de jeunesse et de certains syndicats de salariés, dont FO et la CGT, contre une réforme "écrite par le Medef".
Alors que selon un sondage, 58% des Français pensent que le mouvement pourrait prendre autant d'ampleur que la fronde anti-CPE (contrat première embauche) il y a dix ans, le chef du gouvernement essaie de rassurer les jeunes. "C'est la jeunesse qui a le plus à gagner avec cette loi, car elle est la première victime du système actuel: précarité et CDD à répétition", assure-t-il.
Selon un élu proche du gouvernement, le Medef a conditionné son accord au compte personnel d'activité (CPA) - un des rares points que les syndicats jugent bénéfiques aux salariés - à "une souplesse" sur le licenciement économique et le barème sur les indemnités. Une pétition en ligne contre le projet de loi affichait dimanche plus de 1,1 million de signatures, et selon un sondage, sept Français sur dix y sont opposés.
|