Plusieurs centaines de magistrats, rejoints par des avocats, se sont rassemblés jeudi en milieu de journée sur les marches du palais de justice de Paris pour manifester leur refus de la politique de la garde des Sceaux.
A l'origine de la journée d'actions figure la convocation tard dans la nuit de magistrats ayant eu en charge le dossier d'incarcération d'un mineur, qui s'est suicidé à la prison de Metz-Queuleu le 6 octobre. Refusant d'être les "boucs émissaires" d'une politique du "tout carcéral" et du "tout sécuritaire", les trois principaux syndicats de magistrats ont appelé d'une même voix à la mobilisation.
Convocations de procureurs pour des propos critiques ou des statistiques décevantes, mutations "forcées", "injonctions contradictoires", "constantes pressions": les syndicats ont alerté le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) sur "les attaques contre l'indépendance" des magistrats de la garde des Sceaux dont ils dénoncent également les "inconséquences" de la politique pénale.
Dernière illustration selon eux: FO-magistrats a annoncé mardi que Rachida Dati avait décidé la veille de différer à 2009 et de limiter le champ d'application d'un décret prévoyant que tout mineur condamné devrait être présenté à un magistrat du parquet avant son incarcération. Ce décret, annoncé par Mme Dati trois jours après le suicide du jeune détenu de Metz-Queuleu, était pourtant paru immédiatement au Journal officiel.
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