Emmanuel Macron était en déplacement à Calais (Pas-de-Calais). Lors de cette visite très attendue, le président de la République est allé à la rencontre des élus locaux, des forces de l'ordre, des migrants et des associations. Il est venu pour défendre sa politique migratoire, dont il est bien décidé à garder le cap.
« Depuis tant d'années, nous faisons tout à l'envers, accueil indifférencié, délais inacceptables. Nous n'investissons pas assez pour intégrer pleinement et nous ne reconduisons pas ceux qui s'installent dans des situations irrégulières », a-t-il plaidé dans un discours devant les forces de l'ordre. Il a rendu à celles-ci un vibrant hommage, mais les a aussi appelées à être « exemplaires » alors que des abus (confiscation de biens aux migrants...) ont été rapportés par plusieurs associations.
Emmanuel Macron est resté sur sa ligne et s'est appliqué à tenir ce qu'il a qualifié de « discours de vérité » malgré les oppositions au projet de loi qui ne faiblissent pas. Dénoncée par la gauche comme par la droite, pour des raisons différentes, la politique migratoire française a fait l'objet d'une attaque en règle mardi dans une tribune signée par des personnalités dans « Le Monde ». Plusieurs signataires, comme Jean Pisani-Ferry, Lionel Zinsou ou Thierry Pech sont très proches d'Emmanuel Macron. « Votre politique contredit l'humanisme que vous prônez », ont-ils écrit à l'attention du président. De son côté, s'exprimant devant les députés de La République En marche, le Premier ministre, Edouard Philippe, a déclaré « assumer » le projet de loi et a dénoncé les « postures ».
A Calais, depuis le démantèlement de la « jungle » en octobre 2016, la situation s'est améliorée. Elle reste néanmoins fragile et deux associations d'aide aux migrants ont boycotté la rencontre prévue en fin de journée avec Emmanuel Macron, la qualifiant d'alibi.
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